2 ème RETRO-CYCLO OUEST à Couëron (44) le 20 et 21 septembre 2003



Cyclomoteurs et Patrimoine


Depuis avril 2001, les passionnés de cyclos attendaient cette seconde édition. Ce qui devait être un rassemblement national fut finalement une rencontre internationale les 20 et 21 septembre. 100 cyclomteurs sous le signe du patrimoine.


Ils sont venus des Vosges, de Bretagne, du Gers mais aussi d’Allemagne et de Belgique, et se sont donc retrouvés à Couëron, aux portes de Nantes.

Le Club Français du Cyclo Sport affilié pour la deuxième année à la FFVE, avait tenu à ce que ce rassemblement ait lieu à l’occasion des journées nationales du patrimoine.

C’est donc sous le signe de la découverte de lieus chargés d’histoire que le RCO a trouvé toute sa dimension. Les participants étaient accueillis au pied de la Tour à Plomb, monument historique industriel où se sont fabriqués des millions de plomb de chasse, par coulage du métal en fusion à travers des passoires situées en haut de la tour. Arrivé au sol, le plomb s’était figé et s’était mis en boules calibrées.

La bourse ou la Loire ?

La chasse au pigeon n’était pas pour autant ouverte. La bourse en plein air, consacrée uniquement aux cyclomoteurs et bicyclettes à moteurs auxiliaires, s’étale tout en longueur sur 120 mètres, juste en face la Tour à Plomb, mais aussi le long de la Loire. Tous les exposants pouvaient ainsi, entre deux clients, se laisser aller à regarder passer les bateaux ou tout simplement à suivre le fil de l’eau. La zone très ombragée, fut fortement appréciée de tous par ce samedi de forte chaleur. Les transactions un peu molles au départ, se sont révélés satisfaisantes en fin de journée. L’absence de professionnels ou assimilés a permis de constater des prix très raisonnables et éviter certaines « razzias » d’ouverture de bourse. Un cadre de B1 V2 pour 20 €, un pneu neuf de 2,75 x 18 à 10 €, un plateau-courroie neuf pour BB Peugeot au même prix, un lot de 2 Bima Peugeot à restaurer et deux moteurs qui vont avec, le tout pour 30 € ou encore plusieurs VéloSolex complets, tournant à moins de 70 €. Du côté des cyclos-sport, un très beau Malanca 3 M ne trouvera pas d’acquéreur à 579 €, précisément. « C’est un modèle à 3 vitesses à main. Les gens cherchent plutôt un modèle avec sélecteur. ». Ici c’est un carter de chaîne de Gitane Testi, un modèle d’origine, qui trouvera preneur à 20 €, là le moteur de Malaguti est à négocier entre 30 et 45 €, celui de Flandria en très bon état s’affiche à 60 €.

Gage du succès de cette bourse, cantonnée au samedi après-midi, plusieurs remorques repartiront vide. Pour ne pas être en reste, sur le coupde 18 h 30 Philippe a encore un cadre de Gitane Testi. Il le donnera tout simplement pour faire plaisir à un copain et ne pas le rapporter chez lui.

Et pendant ce temps là.

16 h 30, les cyclomotoristes se mettent en selle. Mobylette AV 65, Flandria Rekord et Kreidler Florett partent en direction du Pellerin. Là, le bac de Loire les attend pour rejoindre la rive sud du plus long fleuve de France. La quarantaine de cyclomoteurs arrive bientôt au canal de la Martinière.

Sous les commentaires de M. Podeur, ils y découvriront les machineries de commande des écluses du canal. Les bateaux remontaient jadis la Loire en empruntant ce canal parallèle insensible aux marées et sans banc de sable.

Tout ce patrimoine est préservé par un petit groupe de passionnés. Sans eux, tout serait à l’abandon !

Après une soirée conviviale animée par divers concerts et musique de rue, chacun ira prendre quelques heures de repos.

Brouillard matinal.

Dimanche matin, un peu avant 9 heures, les cyclo-sport s’élancent dans le brouillard émanent de la Loire quasi invisible, mais juste là, le long du quai. Flandria caréné, Kreidler Florett et Motobécane AV 89 s’élancent pour un périple de 75 km avec une première halte au château de St Thomas de St Etienne de Montluc. Là, Caroline Falanga présentera avec passion son domaine et son histoire.

Pendant ce temps, les cyclos « lents » quittent à leur tour Couëron partent pour une autre boucle moitié moins longue. Ils se lancent à l’ascension du sillon de Bretagne. La météo les privera d’une vue magnifique embrassant tout l’estuaire de la Loire. Qu’importe, au rythme de la Traction Citroën qui leur ouvre la route, Solex, Lutin Terrot et Lapébie à moteur Vap 4 arrivent bientôt au moulin de Chaugenets. Cette ancienne minoterie appartenait au grand père de l’actuelle propriétaire, qui, pour la conserver, en a fait une crêperie réputée dans la région nantaise. La farine est donc toujours bien présente dans ce lieu chargé d’histoire industrielle.

Probablement vexé par le peu de cas qu’en ont fait les participants, le brouillard a fini par se dissiper et le soleil revenu, les deux circuits. Les Gitane Testi, Motom au caractéristique cadre en croix et Peugeot BB3 Sport apprécient les routent sinueuses entre Lavau et Savenay.

Au bord du lac.

Là, le club d’autos anciennes, Bielles et Manivelles du sillon, attend les deux roues pour leur offrir une petite collation. Une halte au bord du lac qui permettra à chacun de faire un peu mieux connaissance, d’admirer les lignes d’une Peugeot 202 cabriolet ou celles d’une Vedette. Les cylindres à trous en profitent pour prendre un peu de repos. Yves, le président du club, tient à souligner : « Il y a une forte implication de tous ces passionnés de 2 roues autour d’un même souhait : partager notre passion de ce patrimoine national que représentent nos véhicules anciens. ». Bientôt les cyclos repartent pour quelques kilomètres et découvrent avec plaisir le moulin de la Paclais. Mme Poupet invitera chacun à découvrir l’intérieur de ce moulin à vent dont les ailes – et tout l’édifice, d’ailleurs- ont été restaurés récemment.

A l’autre bout de l’Estuaire, les deux Bianchi de Clotilde et Eric, l’un à chaîne, l’autre à galet, suivent le rythme donné par l’AV 3 et la Bima Peugeot. Ils arrivent à leur tour au château de St Thomas où le café pris dans le parc est bien apprécié.

Vers 12 h 30 les deux circuits reprennent finalement le chemin du retour. A Couëron le verre de l’amitié offert par la municipalité accueille les participants qui finiront la journée autour du repas pris face à l’expo des cyclos.

La prochaine édition ? Peut-être en 2005…


Un couple heureux.

John et Latifa sont venus spécialement de Belgique. Le moment fort du passage du bac leur laissera des traces indélébiles. Après cinq minutes de traversée, ils sont enchantés. « Je n’avais jamais pris un bac » explique John, juste avant d’enfourcher son Suzuki AS de 1968 encore à fleur du fleuve. Quant à Latifa, c’est son second rallye au guidon d’un 2 roues motorisé. Le Dax lui va à ravir.


Kid

Renan Bullier est un accroc du galet (il a parlé récemment dans nos colonnes de son Baby Star fraîchement restauré). Il n’a pas hésité à charger sa voiture et à venir de la région parisienne avec un Kid et quelques moteurs « en vrac ». Il n’avait que son samedi de libre et le retour prévu dans la nuit ne grèvera pas son enthousiasme. « J’ai trouvé l’expo du samedi très sympa ! » Elle le fut grâce à toi, Renan !


Régional de l’étape.

A l’expo, une drôle de machine ! Un vélo à cadre renforcé à trois tubes supporte un joli moteur Pygmy transmettant sa « terrible » puissance sur la roue avant à l’aide d’un galet. Quelques moteurs Pygmy équiperont en 1950, l’arrière de vélos Gitane de Machecoul alors en Loire Inférieure. Si le moteur fut assemblé à Nantes, dans le même département, le cadre présent au pied de la Tour à Plomb porte carrément les couleurs d’un petit fabricant communal. Il s’agit d’un Tremblay construit à Couëron… justement.

Sylvie et Franck Méneret

Club Français du Cyclo-Sport


Quelques images: