Le Solex de course de Claude

      Pour consacrer la communion entre le galet et le cyclo-sport, je vais vous assommer (pacifiquement) de détails techniques. En effet, vous verrez le travail qu’il a été nécessaire d’effectuer à Claude E. pour transformer un brave poumon de 0,8 cheval, en bêêêêteu de course capable de 70 km/h. J’ai nommé le Solex de course! Celui que même les Texans amateurs de chevaux sauvages n’oseraient pas enfourcher.

Commençons par la partie cycle:
-fourche renforcée par deux bras de fourche soudés à l’envers et à l’extérieur.
-barre de renfort allant de la colonne de direction au triangle de selle.
-montage d’une roue arrière, à l’avant pour son frein à tambour.
-adjonction d’un réservoir de Rhonsonnette suspendu et d’une selle maison en balsa.
-suppression des pédales et fixations de repose pieds racing.
-pose d’un guidon cintre plat, fixé par une potence de bicross.

Passons à la partie moteur :
-admission par carter, à l’aide de clapets carbones, empruntés à un kit course de 103 Peugeot, le carbu étant un Mikuni de 19.
-l’embiellage est d’origine, mais une réduction de l’écrou de maneton évite l’accrochage des clapets à l’admission.
-l’embrayage est supprimé et le galet bloqué sur le vilo; vient ensuite l’allumage, un volant magnétique Bosch de Flandria. La bielle en alu très solide d’origine est conservée.


-le cylindre d’origine est monté devant-derrière, la lumière d’admission est bouchée (admission par carter), agrandissement au max de la lumière d’échappement, suppression des cloisons entre cylindre et transferts ainsi qu’agrandissement des canaux de transferts. Creusement de deux transferts supplémentaires, à l’arrière du cylindre. La pose d’une cale de trois millimètres est destinée à améliorer le diagramme de distribution (augmentation du temps d’échappement et de transfert des gaz. En conséquence, vous vous doutez bien que le rabotage du haut de cylindre s’impose pour retrouver une compression décente. La culasse une Flandria (même entre goujon) type Minarelli étant elle, généreusement rabotée, faut ce qu’il faut, n’est-ce pas?

-Maintenant, le travail sur le piston: suppression du segment inférieur, pose d’un ergot pour empêcher de tourner le segment supérieur, percement de deux trous dans la jupe (quel érotisme torride!), pour correspondre avec les deux transferts en sup.

-Un ressort puissant pousse enfin, cruellement, le galet sur le pneu, ce qui prouve que l’on a peu d’amis.


Le prototype que je vous présente ici, a participé trois fois au galet d’or, par deux fois des pannes eurent raison de lui, et la troisième il a envoyé son pilote à l’hôpital. La puissance ne peut exprimer son potentiel que lors de longues lignes droites, du fait du défaut de boite de vitesse et d’un caractère moteur très pointu. Les freins sont dangereux, l’arrière ayant tendance au tête à queue, et l’avant s’avérant délicat car levant l’arrière de la machine au freinage. Pour avoir entendu l’échappement par tube droit hurler, je pense qu’entendre cent protos sur la même piste devait être un sacré plaisir. Boules Quiès assurées !

Bernard Gilabert. (Article passé dans “Gloires info”, magazine des «Vielles Gloires de Caveirac »)




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